Reconnaissance des diplômes étrangers et russes : conseils aux candidats étrangers

Reconnaissance des diplômes étrangers et russes : conseils aux candidats étrangers
© Glavexpertcentre

Comment préparer les documents pour intégrer un établissement d’enseignement supérieur russe, à qui et quand les candidats doivent s’adresser, comment faire reconnaître un diplôme russe dans un autre pays : lisez les réponses à ces questions et à d’autres dans l’entretien avec le directeur du Centre d’information national pour les questions de reconnaissance du niveau académique (FGBOu Glaveksperttsentr), Vera Igorevna Skorobogatova.

– Vera Igorevna, parlons de la préparation des documents pour intégrer un établissement d’enseignement supérieur russe. Par quoi le candidat étranger doit-il commencer ?

– Pour commencer, il faut faire légaliser les documents relatifs aux études (faire authentifier la signature et le tampon), puis suivre la procédure de reconnaissance (vérifier la valeur du document). La légalisation n’est pas nécessaire s’il existe un accord d’équivalence entre la Russie et le pays du candidat. Si un tel accord n’existe pas, il y a deux moyens de faire la légalisation : via l’apostille (cette procédure est seulement accessible aux ressortissants des pays adhérents à la convention de La Haye) ; via la légalisation consulaire : c’est plus compliqué (pour les ressortissants de pays n’ayant pas ratifié la convention). En somme, la légalisation devient peu à peu une relique. Nous faisons notre possible pour la supprimer, car il est à présent possible de vérifier en ligne la plupart des documents sur des ressources spécialisées.

– Comment les candidats peuvent-ils savoir quel moyen leur correspond ?

– Sur notre site nic.gov, dans la section « Légalisation », il est possible de consulter l’existence d’accords internationaux entre pays : pour chaque pays, il est indiqué si la légalisation est nécessaire et, si tel est le cas, laquelle.

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– Pouvez-vous expliquer comment se passe l’étape suivante : la reconnaissance de documents académiques étrangers ?

– Cela dépend du pays. Ainsi, avec pratiquement tous les pays de la CEI, sauf l’Ouzbékistan, nous avons des accords intergouvernementaux sur la reconnaissance mutuelle des documents académiques. Cela signifie que les candidats de la CEI n’ont pas besoin de suivre la procédure de reconnaissance, ils peuvent directement adresser leurs documents à l’établissement d’enseignement supérieur. Néanmoins, il y a différents types d’accords, avec beaucoup de nuances, il est difficile d’y voir clair seul. Voilà pourquoi nous avons créé un service d’évaluation express : il suffit d’entrer le nom du document et vous saurez quelles procédures sont nécessaires pour intégrer un établissement d’enseignement supérieur russe. C’est très pratique. D’ailleurs, en plus des diplômes, il est aussi possible de faire une évaluation-express des grades universitaires. Idem, on entre le nom et obtient le résultat : par exemple, votre grade universitaire est reconnu en Russie conformément à tel ou tel accord.

 – Et qu’en est-il de l’Ouzbékistan ?

– Il n’y a pour l’instant pas d’accord entre nos pays, mais nous travaillons à résoudre cette question. En décembre 2018, une délégation dirigée par le chef de l’Inspection d’État pour la qualité (l’équivalent ouzbek de Rosobrnadzor) est venue chez nous et nous avons discuté d’un projet d’accord. Ils se sont déjà mis d’accord dessus avec toutes leurs instances. A présent, c’est à nous de jouer. Nous espérons qu’un accord sera signé en 2019.

 – En définitive, beaucoup de citoyens ouzbeks s’adressent à vous ?

– Beaucoup, ils sont en deuxième position derrière le Kazakhstan. Ainsi, l’an passé nous avons reconnu près de 9000 documents ouzbeks, dont environ 7300 étaient des candidats, le reste déposant leurs documents pour qu’ils soient reconnus pour travailler en Russie.

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– Et en ce qui concerne les candidats venant de pays plus éloignés ?

– Avec les pays de l’étranger lointain, nous avons aussi de nombreux accords intergouvernementaux. Et s’il n’y en a pas, il est possible de suivre la procédure de reconnaissance.

– Détaillons plus précisément la procédure de dépôt des documents pour la reconnaissance sur votre site.

– Il est possible de le faire de trois façons : directement au bureau du Centre d’information national (6, Leninski prospekt, bât. 3, Moscou), par voie postale ou via l’espace personnel sur le site de Glaveksperttsentr. La dernière option est la plus facile et la plus pratique. Depuis 2019, nous donnons la possibilité de déposer des documents en langue anglaise. Il faut uniquement écrire en russe ses prénoms et nom de famille de la même façon que sur la traduction notariée en russe de la pièce d’identité du candidat. Premièrement, c’est nécessaire pour l’identification lors du paiement des frais, deuxièmement, pour la délivrance d’une attestation en langue russe. C’est un détail très important.

– Mettons que le candidat ait téléchargé tous les documents sur le site. Et ensuite ?

– Il faut encore payer des frais, soit 6500 roubles. Nous délivrons un reçu en roubles et il paie via sa banque : ils convertissent cette somme dans la devise locale.

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– Que faut-il faire pour obtenir le certificat ?

– Pour vérifier s’il est prêt, il faut entrer le numéro de la demande sur le site. Lors du dépôt des documents, le candidat indique la façon dont il veut recevoir le certificat : en personne ou par voie postale. Des représentants d’établissements d’enseignement supérieur russes viennent souvent récupérer les documents de leurs candidats avec un mandat. D’ailleurs, nous avons une base de documents commençant en 2011 où sont conservées toutes les informations. Et si une personne a, par exemple, perdu son certificat, elle peut s’adresser à nous pour obtenir un duplicata.

– C’est-à-dire que désormais toutes les étapes de reconnaissance d’un document étranger relatif aux études, sauf la dernière, sont accessibles en ligne.

– Oui, mais nous prévoyons aussi de créer un certificat électronique. Nous avons déjà préparé le règlement, il nous reste à le faire valider, alors le candidat recevra un QR-code qui lui permettra directement de voir si le document est dans notre base. Il n’y aura plus besoin de récupérer la version papier de l’attestation papier, les frais postaux diminueront : la procédure deviendra encore plus simple et plus rapide.

– Parlez-nous, s’il vous plaît, de la reconnaissance des diplômes de médecine.

– C’est un cas à part. Dans la loi sur l’enseignement sont indiquées les modalités pour accéder à une activité professionnelle pour le personnel soignant et les aviateurs : ils doivent passer un examen. En outre, les diplômes de médecine sont difficiles à reconnaître, car notre système de formation du personnel médical diffère de ceux de nombreux pays. En Russie, la majorité des formations médicales sont dispensées sous la forme de la Spécialité, l’enseignement durant au moins cinq ans. Alors que dans les autres pays il y a des licences et masters médicaux. Par conséquent, le principe de reconnaissance est le suivant : d’abord le candidat suit une procédure durant laquelle nous vérifions son niveau, puis il passe un examen. Chaque cas est évalué séparément. A titre d’exemple, en Corée du Sud, la durée des études en licence de médecine mentions « Médecine générale » et « Médecine dentaire » est de six ans, et le plan d’études se rapproche du russe pour ces spécialisations, par conséquent le niveau peut être assimilé à la Spécialité. C’est-à-dire que le candidat peut intégrer le Résidanat.

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– Quand le candidat doit-il commencer à préparer les documents ?

– Le plus tôt sera le mieux. L’essentiel est de savoir quand est-ce qu’il recevra son document relatif aux études.

– Mais dans tous les pays l’année universitaire est différente, on pourrait lui donner son document relatif aux études plus tard. Peut-être qu’une attestation pourrait convenir ?

– Aucune attestation n’est acceptée. A vrai dire, il existe une situation où le diplôme n’est pas encore délivré : dans certains États il est même délivré au bout de quelques années. Dans ce cas, le diplômé reçoit un document temporaire dont le statut est reconnu par la législation du pays, et il peut candidater. Faites attention : ce document officiel d’achèvement d’un établissement d’enseignement ne doit pas être une attestation d’assiduité à des cours.

– Bien, alors disons que le candidat possède déjà le document relatif aux études.

– Dans ce cas, il n’y a pas de problème. En général, si le candidat a déjà décidé d’étudier en Russie, alors dès qu’il reçoit ce document relatif aux études, il faut directement qu’il aille au consulat et fasse une copie notariée de la traduction en langue russe. Et il peut faire une demande de reconnaissance via l’Espace personnel. Le principal est que le prénom et le nom de famille soient correctement et uniformément traduits sur tous les documents traduits en langue russe. Il faut qu’il prenne en compte la période de l’année. Évidemment, à l’approche de l’ouverture de la campagne d’admission le Centre est plus occupé. Au fait, en la Russie compte 46 établissements d’enseignement supérieur, qui peuvent reconnaître eux-mêmes les documents des candidats étrangers.

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– Combien de temps dure la reconnaissance d’un document relatif aux études dans votre Centre ?

– Selon la réglementation, 45 jours, mais en fait généralement nous délivrons le certificat plus vite, sous 20 jours en moyenne. Il arrive que cela soit plus long, mais seulement si des précisions supplémentaires sont nécessaires ou s’il y a un doute sur l’authenticité des documents.

– A présent, parlons de ce que doivent faire les étrangers qui sont déjà diplômés d’un établissement d’enseignement supérieur russe.

– La marche à suivre est proche de ce qu’elle est pour un document étranger relatif aux études. Il faut faire une légalisation : une fois de plus, elle n’est pas nécessaire s’il existe un accord intergouvernemental. S’il n’y a pas d’accord, alors l’apostille est possible, seulement si les deux pays sont signataires de la convention de La Haye. Si la Russie est signataire mais que le pays du diplômé ne l’est pas, alors son apostille ne sera pas acceptée, il faut faire une légalisation consulaire.

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– Comment faire reconnaître des diplômes russes ? Les procédures diffèrent bien selon les pays ?

– Oui, chaque pays choisit sa voie. Dans beaucoup d’État, il existe des associations professionnelles qui établissent les règles de reconnaissance. Dans certains pays du Proche-Orient, ils font des listes d’établissements d’enseignement supérieur russes dont les diplômes sont automatiquement reconnus. Ainsi, en Irak, ils ont constitué un pool d’établissements d’enseignement supérieur russes qui figurent dans les classements : ils leur font confiance sur cette base et reconnaissent les diplômes sans examens complémentaires, mais les diplômés des autres doivent faire vérifier le niveau des connaissances reçues en Russie. En Europe, il existe des listes de professions réglementées pour la validation desquelles il faut obligatoirement passer des examens. Cela inclut des activités présentant un risque potentiel pour la vie des gens : il s’agit de la médecine, de la pédagogie et même de l’architecture. Il existe une liste de professions approuvée par une directive de l’Union Européenne sur la base de laquelle chaque pays a adopté sa propre loi. Certains, la Norvège par exemple, ont mis 100 professions dans la liste de celles réglementées.

Néanmoins, les examens pour l’homologation des études en Russie sont une rareté. En substance, ils contrôlent les documents : ils regardent si la formation possède une accréditation gouvernementale, comparent avec leurs propres formations, vérifient de quel niveau d’études et spécialité elle est proche.

– Comment le diplômé peut-il savoir ce qui est exigé pour la reconnaissance d’un diplôme russe dans son pays précisément ?

– Dans la majorité des pays, il y a des Centres nationaux d’information, où il est possible de se renseigner à ce sujet. Leur fonction est de décrire précisément en anglais tout le système de reconnaissance dans le pays. Les centres européens ont un site unifié, enic-naric.net, où est publiée la liste des pays ayant signé la Convention de Lisbonne. Et si l’on consulte la section de chaque pays, seront listés les centres où le diplômé peut obtenir toute l’information : apprendre comment est reconnu le diplôme, quels documents sont nécessaires, en bref, se renseigner totalement sur le processus entier.

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